Propos recueillis lors des journées du futur de juillet 2023 sur le thème :
« Numérique et (R)évolution des compétences et de l’acquisition des savoirs ».
Pour cet événement, j’étais chargée de programmation et animatrice des séances plénières sur l’IA et les systèmes embarqués.
Cet article est extrait de l’intervention de Julie DEVINEAU — Cheffe de projet Prospective METIER – Opco Atlas
Pourquoi les sciences de l’ingénieur peinent elles à séduire les étudiants dans les BUT ? : Les systèmes embarqués
Julie nous a présenté quelques enseignements clés de l’étude qui a été menée pour le compte de l’OPIIEC (observatoire prospectif des métiers de la branche bureaux d’études) sur le sujet des systèmes embarqués.
Cette étude s’est déroulée entre janvier et juin 2022 avec la participation et le soutien de l’OPCO ATLAS, des organisations professionnelles représentatives de la branche professionnelle des bureaux d’études techniques et d’Embedded France. L’étude portant sur l’emploi et la formation revient sur les grandes transformations de la filière systèmes embarqués ces dernières années.
En s’appuyant sur les tendances de la filière, Julie note les constats suivants :
- Les entreprises de la filière recrutent, recrutent beaucoup et ont du mal à recruter.
- La très grande majorité des entreprises interrogées rencontrent des difficultés à recruter sur l’un, voire tous les métiers concernés par les systèmes embarqués.
- Dans le top trois des métiers en tension sur les systèmes embarqués : l’ingénieur logiciel, l’ingénieur en cybersécurité que l’on renomme spécialiste systèmes embarqués et cybersécurité et l’architecte système embarqué.
Quand on interroge les entreprises sur l’origine de ces tensions, elles pointent la rareté des compétences sur les systèmes embarqués et notamment des compétences de programmation, ainsi que la grande concurrence qu’il existe à l’intérieur de la filière pour obtenir ces talents qui sont rares et convoités.
L’une des origines de la rareté de ces talents, c’est le nombre de jeunes diplômés qui sont sortis et qui sortent toujours du système éducatif et de la formation initiale. Les professionnels du secteur expliquent que, de leur point de vue, l’enjeu n’est pas tant qu’il n’y ait pas suffisamment de formations initiales spécialisées sur les systèmes embarqués, mais la difficulté à remplir ces formations.
Comment expliquer ce phénomène ?
FRANCK BORDAS, président de l’UNPIUT, explique que les difficultés de recrutement des jeunes viennent 𝗱𝗲𝘀 𝗯𝗮𝗰𝗵𝗲𝗹𝗶𝗲𝗿𝘀 𝗾𝘂𝗶 𝗻𝗲 𝘀’𝗼𝗿𝗶𝗲𝗻𝘁𝗲𝗻𝘁 𝗽𝗮𝘀 𝘃𝗲𝗿𝘀 𝗱𝗲𝘀 𝗳𝗶𝗹𝗶𝗲̀𝗿𝗲𝘀𝘀𝗰𝗶𝗲𝗻𝘁𝗶𝗳𝗶𝗾𝘂𝗲𝘀.
Jean-Michel LEFAURE, note qu’avec le BUT, l’idée est justement de réformer les diplômes de telle manière que les étudiants sortent avec les compétences attendues par les recruteurs. Ce qui est certain aujourd’hui, pour les sciences de l’ingénieur, on a du mal à remplir les BUT. 𝗜𝗹 𝗳𝗮𝘂𝘁 𝗾𝘂𝗲 𝗹𝗲𝘀 𝗲𝗻𝘁𝗿𝗲𝗽𝗿𝗶𝘀𝗲𝘀 𝗿𝗲𝗻𝗱𝗲𝗻𝘁 𝗰𝗲𝘀 𝗺𝗲́𝘁𝗶𝗲𝗿𝘀 𝗮𝘁𝘁𝗿𝗮𝗰𝘁𝗶𝗳𝘀 !